Le refus de soins par des personnes âgées, en particulier celles vivant avec des maladies neurocognitives, représente un défi majeur pour les professionnels de santé et les aidants. Ce phénomène, loin d'être marginal, soulève des questions complexes sur la manière de concilier le respect de la volonté de l'individu et la nécessité d'assurer une prise en charge adaptée à ses besoins. Cet article propose d'explorer les différentes facettes de cette problématique et de présenter des approches respectueuses pour mieux accompagner les personnes âgées dans leur parcours de soins.
Le refus de soins chez les personnes âgées peut être vu comme un moyen d'exprimer leur besoin de contrôle sur leur vie et leur santé. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette réticence à accepter les soins proposés :
Le concept 'COEURS' vise à faciliter la mémorisation des éléments clés à mettre en œuvre en présence de refus de soins. Ces éléments sont accessibles aux professionnels comme aux aidants. Les voici succinctement présentés.
La communication est adaptée aux personnes soignées et à leurs capacités. Elle prend une tournure positive et est centrée sur les émotions. Dans ce cadre, il est judicieux de décrire les soins de manière claire et préalable pour faciliter la compréhension et l'acceptation.
Les objectifs des soins proposés sont à définir avec la personne soignée, les professionnels et les proches aidants. Ils seront réalistes, accessibles et consensuels. Ils visent à harmoniser au mieux l'approche des soins et à éviter l'épuisement en raison des répétitions des situations de refus.
Une approche empathique et flexible permet d'adapter les soins aux besoins spécifiques de la personne. Cela donne la possibilité de prioriser leur confort et de donner du sens aux soins. Les soignants, comme les proches aidants, gagnent toujours à se former à la communication empathique comme aux attitudes et aux soins par une approche empathique. La place de la famille et des proches mérite d'être renforcée.
Le temps est central dans le refus de soins. Ainsi, il est souhaitable de choisir le bon moment pour proposer des soins quitte à les reporter. Cela réduit le stress. Les soins urgents quant à eux nécessiteront sûrement une approche plus technique qui peut être guidée par une équipe de professionnels expérimentés.
Instaurer une routine de soins apporte un sentiment de sécurité, tandis que la réassurance continue contribue à atténuer les anxiétés et les craintes. Par ailleurs, il est fondamental de rendre l'environnement rassurant (baisser la luminosité et les bruits par exemple) tout comme de le sécuriser.
Garantir la sécurité est essentiel. Le soutien d'une équipe pluridisciplinaire et l'ajustement du nombre de soignants participent à sécuriser les soins.
Le refus de soins surtout s'il est répété nécessite une compréhension approfondie des droits des personnes âgées et des cadres légaux en vigueur. Les professionnels comme les proches peuvent s'interroger sur une éventuelle limitation des soins selon le contexte éthique (à l'exemple des directives anticipées).
Faire face au refus de soins chez les personnes âgées demande une approche multidimensionnelle, qui respecte leur dignité et leur volonté tout en assurant leur bien-être. Par l'écoute, la personnalisation des interventions, et une communication efficace, il est possible de construire une relation de confiance et de respect mutuel. La clé réside dans l'adaptabilité, l'empathie et le soutien constant, assurant ainsi que chaque personne âgée reçoit l'accompagnement le plus adapté à ses besoins et à ses désirs.