Cette procédure nécessite une mise à jour
Date | Nature des modifications |
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Juin 2018 | Quelques compléments de définition. Mise à disposition en libre accès. |
Avril 2018 | Relecture, corrections. |
Septembre 2016 | Mise à jour de la présentation et du référencement |
Février 2014 | Création du document |
Le présent protocole s’applique à tous les résidents de l’établissement.
AMP : Aide Médico-Psychologique
AS : Aide-soignante
ASH : Agent de service hôtelier
AVS : Auxiliaire de vie sociale
IDE : infirmière diplômée d’État
IDEC : infirmier/infirmière coordinateur/trice
MT : Médecin traitant
MedCo : Médecin coordonnateur
La dénutrition protéino-énergétique résulte d’un déséquilibre entre les apports et les besoins de l’organisme. Ce déséquilibre entraîne des pertes tissulaires, notamment musculaires, qui ont des conséquences fonctionnelles délétères. Les situations à risques ont été définies dans les recommandations comme situations favorisant la diminution des apports alimentaires ou l’augmentation des besoins protéino-énergétiques. Certaines situations sont sans lien avec l’âge, tel que les cancers, les défaillances d’organe chroniques et sévères (cardiaque, respiratoire, rénale ou hépatique), les pathologies digestives à l’origine d’indigestion ou de malabsorption, l’alcoolisme chronique, les pathologies infectieuses ou inflammatoires chroniques, etc. D’autres situations sont plus fréquentes et spécifiques à la personne âgée. Elles nécessitent donc d’être recherchées, d’autant que certaines de ces situations sont corrigibles.
IMC : indice de masse corporelle. Se calcule en divisant le poids (en kilogrammes) par le carré de la taille (en mètres). IMC = Poids (kg) / Taille² (m²)
Albumine : marqueur biologique du niveau nutritionnel des 21 derniers jours
Pré-albumine : marqueur biologique du niveau nutritionnel des 3 derniers jours
CRP : La protéine C réactive (notée CRP) est une protéine qui apparaît dans le sang en cas d’inflammation dans l’organisme.
Dénutrition modérée | Dénutrition sévère |
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Perte de poids : > 5% en mois, ou > 10% en 6 mois | Perte de poids : > 10% en mois, ou > 15% en 6 mois |
IMC < 21 | IMC < 18 |
Albuminémie entre 30 et 35 g/l | Albuminémie < 30 g/l |
Un seul critère positif suffit pour poser le diagnostic de dénutrition.
Le présent protocole est sous la responsabilité de la direction, du médecin coordonnateur, de l’IDEC et des IDE.
Les situations médicales à risque de dénutrition seront systématiquement recherchées à l’entrée dans l’établissement. Cette recherche sera partagée au sein de l’équipe soignante via le dossier de soins ou le dossier médical. Le risque de dénutrition sera évoqué en présence d’une ou plusieurs situations à risque.
Le poids doit être mesuré et noté dans le dossier du résident à :
Ces mesures répétées permettront d’établir une courbe pondérale, d’estimer le pourcentage d’une éventuelle perte de poids et le calcul de l’IMC.
Voir procédure : Modalités de surveillance pondérale des résidents.
Un questionnaire concernant l’appétit de la personne (incluant l’interrogatoire de l’entourage proche) précisera dès l’entrée dans l’établissement l’aspect qualitatif et quantitatif et les préférences alimentaires ainsi que les allergies.
Cette évaluation sera partagée dans le dossier de soin et le dossier médical.
La taille est soit directement mesurée, soit rapportée des documents d’identité, soit estimée. La mesure se réalise le jour de l’entrée dans l’établissement.
Pour estimer la taille, la formule de Chumlea est utilisée, elle n’est valable que pour un âge de 60 ans ou plus présentant des troubles de la statique dorsale (cyphose, scoliose, tassements vertébraux). La taille est estimée grâce à la mesure de la jambe pratiquée en décubitus dorsal. Le genou est fléchi à angle droit. Une toise pédiatrique mesure la distance entre le dessous du talon et la partie mobile au-dessus du genou au niveau des condyles fémoraux.
La formule suivante permet de définir la taille de la personne. Elle diffère selon le genre de la personne (homme ou femme).
L’IMC doit être renseigné dans le dossier de soin et le dossier médical de la personne. Les logiciels permettent en général un calcul automatique.
À l’entrée dans l’établissement, le mini-MNA sera renseigné et proposé à l’évaluation au médecin coordonnateur ainsi qu’au médecin traitant.
L’ensemble des résidents sont pesés au minimum mensuellement. Cette périodicité peut être modifiée sur avis médical ou de l’IDEC. À chaque nouvelle pesée, une courbe pondérale sera éditée et présentée au médecin coordonnateur.
La différence pondérale sera évaluée en pourcentage entre la pesée réalisée, le mois précédent (M1) et le semestre précédent (M6). Ces différences permettront de dépister et de préciser la sévérité de la dénutrition, si elle existe.
Chaque mois, ou précocement si l’état médical de la personne se modifie de façon significative, l’équipe soignante pratique un test de déglutition, sauf mention contraire de la part du médecin coordonnateur. La texture des repas ainsi que de l’eau sera adaptée aux capacités de déglutition avec l’accord du médecin coordonnateur ou de l’IDEC. Un rapport sera transmis au médecin traitant et le dossier médical sera mis à jour en cas de modification des textures et des capacités de déglutition.
Ce dosage est à réaliser sur prescription médicale, à l’entrée (ou dès que possible). Il permettra d’évaluer l’état nutritionnel de base. Les résultats doivent être analysés afin de déterminer le degré de sévérité de la dénutrition.
Selon l’expertise médicale du médecin traitant ou du médecin coordonnateur, une réévaluation biologique sera programmée mensuellement afin de suivre l’évolution de la dénutrition et d’adapter sa prise en charge de façon consensuelle.
En cas de dénutrition avérée, il sera opportun de réaliser une réunion d’équipe afin d’orienter au mieux la prise en charge de la dénutrition. Certaines situations cliniques pourraient justifier de l’introduction d’une nutrition entérale ou parentérale, voire aboutir à une abstention de prise en charge spécifique. Dans ce dernier cas, la nutrition se réduit à une alimentation dite de plaisir et l’avis d’un médecin spécialiste en soins palliatifs paraît important.