Cette année, nous présentons deux e-posters, l’un sur l’empathie dans les soins et l’autre sur l’annonce du diagnostic de COVID19. Ces deux posters sont issus de quatre publications que nous avons réalisé en 2020 [1,2,3,4] et dont vous pouvez retrouver le texte intégral dans ces pages ou sur ResearchGate.
L’empathie est un concept transdisciplinaire relativement récent qui peine à trouver une définition consensuelle. Elle caractérise la capacité à se représenter l’expérience interne, émotionnelle et cognitive vécue par autrui.
Nous interrogeons ce concept au cours des 40e journées annuelles de la Société française de gériatrie et gérontologie afin d’essayer de définir la place de l’empathie dans les soins, en particulier gériatriques.
Pour ce faire, nous avons réalisé une revue non systématique de la littérature couvrant les années 2000 jusqu’en 2019. Nous avons rédigé un article de synthèse qui est disponible dans la revue de gériatrie du mois de septembre 2020.
L’empathie est étudiée dans un nombre toujours grandissant d’articles scientifiques, de livres scientifiques et grand public.
L’empathie constitue une compétence majeure des professionnels de la santé tant ses apports sur la qualité des soins et sur les résultats des prises en charge sont scientifiquement documentés.
Au quotidien, pour les soignants, l’empathie se réfléchit au niveau relationnel. Ses apports sur la qualité des soins et ses résultats sur la prise en charge sont établis par plusieurs études médicales et psychologiques. Elle améliore, entre autres, l’adhésion aux thérapeutiques proposées, facilite l’exploration des problématiques, réduit le stress et l’anxiété. Elle est aussi le moteur de la confiance au sein de la relation soignant-soigné. Les liens qui unissent l’empathie à l’épuisement professionnel sont connus et détaillés. Il semble que plus le niveau de maîtrise empathique diminue, plus le risque d’épuisement est fort.
De nombreux auteurs ont confirmé une baisse de l’empathie au décours des années d’apprentissage alors qu’il existe des preuves que les attitudes empathiques des soignants sont accessibles à l’enseignement et s’enrichissent avec l’expérience personnelle et professionnelle.
L’apprentissage d’une communication efficiente et empathique est un levier pertinent pour accompagner au développement d’une maîtrise empathique.
Toutefois, quelle que soit l’approche choisie par les chercheurs et les enseignants, il convient de prendre en considération un certain nombre de points de vigilance et de zones de doute.
Ces différents points sont détaillés plus avant dans nos manuscrits que vous pouvez vous procurer sur le site des revues ou sur notre site personnel.
En conclusion, il apparaît que l’empathie est une compétence majeure des soignants qui peut se cultiver et s’enseigner.
Ce travail a été réalisé avec le soutien de l’association Emp@thies et a fait l’objet de deux publications distinctes. Celles-ci sont librement consultables sur notre site internet.
Introduction
L’empathie est un concept transdisciplinaire relativement récent qui peine à trouver une définition consensuelle. Ce concept est la source d’un nombre grandissant d’articles scientifiques, de livres scientifiques et grand public. D’après une l’analyse de cette littérature, il apparaît fondamental que les soignants se l’approprient, sachent le définir, en connaissent les recoins, car les effets de l’empathie sur les soins sont nombreux et scientifiquement établis. Le défi de taille pour les soignants consiste aussi à savoir s’il importe d’intégrer l’empathie dans leur pratique quotidienne, et si oui, comment.
À ce jour, pour nombre d’entre eux, leur parcours de formation n’apporte que très peu d’éléments à ce sujet. De plus, les premiers contacts avec la maladie et la mort sont peu propices à son apprentissage. Particulièrement à cet âge où le manque d’expérience et le manque d’occasions de prise de recul appellent un accompagnement spécifique.
Afin de soutenir la notion d’empathie auprès de l’ensemble des soignants, cette présentation se propose d’en explorer succinctement la définition en s’attachant à présenter la notion d’empathie clinique. Seront successivement abordés les effets bénéfiques attendus dans les soins suivis d’une proposition de mise en oeuvre par la communication empathique. Les zones de vigilance et les doutes raisonnables à son application seront succinctement examinés. La conclusion sera donnée à une proposition de mise en œuvre concrète par la communication empathique.
Méthodes
Une revue non systématique de la littérature sur PubMed est menée de 2000 à 2019. Des écrits spécifiques (articles, livres) sont inclus dans cette réflexion.
Résultats
Cette revue permet d’explorer les définitions de l’empathie ainsi que les bénéfices à sa mise en oeuvre dans les soins. L’empathie clinique est plus particulièrement étudiée sous son aspect relationnel. Un premier dessin d’une communication dite empathique est proposé. Plusieurs zones de vigilances, de doutes raisonnables et de réticences sont analysées.
Conclusion
Ce bref état des lieux (à paraître dans la revue de gériatrie en septembre 2020) concernant l’empathie et sa déclinaison clinique, fait apparaître celle-ci comme une compétence majeure des professionnels de la santé tant ses apports sur la qualité des soins et sur les résultats des prises en charge sont scientifiquement documentés. Il permet aussi d’apporter de la perspective sur la complexité de la question par la présentation d’un aperçu des nimbes théoriques entourant sa définition, des zones de vigilance à sa mise en œuvre et des doutes raisonnables à son utilisation.
Cette conviction s’appuie sur les données de la science médicale et place l’empathie au cœur de la relation thérapeutique, au cœur même de l’art médical humaniste. Elle rappelle que l’empathie s’établit comme une valeur fondamentale et humaniste de la médecine et dépasse toute posture. Elle encourage un renforcement des enseignements portant sur ces sujets d’envergure [1]. Et finalement, elle invite à expérimenter et étudier au quotidien la communication empathique [2].
Test anti-plagiat :
Au mois de mars 2020, l’émergence de la COVID-19 impose un confinement de la population en France. À cette période, la maladie est quasiment inconnue et les hôpitaux s’organisent pour accueillir les personnes atteintes.
Nous présentons un retour d’expérience au cours des 40e journées annuelles de la Société française de gériatrie et gérontologie et proposons une réflexion sur l’aspect de l’annonce du diagnostic de la COVID-19 durant la période de confinement.
Dans notre unité gériatrique aiguë COVID19, durant la période de confinement, près d’une centaine de personnes sont hospitalisées. Parmi les 30 femmes et 68 hommes, d’âge moyen de 85.3 ans, 31 personnes seront diagnostiquées par rt-PCR et 21 seront classés comme cas possibles (lorsque la rt-PCR est négative et le scanner thoracique évocateur).
Vingt décès sont survenus. Onze chez les hommes dont 7 confirmés par rt-PCR ce qui représente 70% des hommes positifs à la rt-PCR, et 4 parmi les cas possibles (soit 57% d’entre eux). Ces données sont concordantes avec les publications récentes. Les femmes présentent un risque moins important de décès.
Les réflexions sur l’annonce du diagnostic de COVID-19 font apparaître des natures et moments différents. Prenant l’interdisciplinarité comme racine de nos pratiques gériatriques, palliatives et éthiques, nous avons sollicité les différentes équipes mobiles. L’annonce a ainsi été fragmentée et répartie entre les intervenants.
Nous avons exploré trois axes.
Le premier consiste à identifier les étapes de l’hospitalisation, des urgences, à la sortie du service et de leur attribuer un message et un intervenant identifié.
Raison pour laquelle, dans un second temps, nous avons co-construit des messages clairs et partagés afin limiter l’angoisse des personnes et de leurs proches.
Naturellement, l’annonce s’est construite sur la base de temps et d’acteurs coordonnés.
Nous avons rencontré plusieurs problématiques éthiques ou organisationnelles.
La prise en compte de la volonté de la personne hospitalisée dans la transmission d’information a été souvent délicate ce qui a soulevé de nombreux questionnements éthiques en pleine période pandémique.
L’absence de critères clairs de diagnostics nous a exposé à la difficulté de rapprocher toute symptomatologie à la COVID-19.
La gestion des familles à distance a été un défi difficile à relever en période de crise, particulièrement lorsqu’il existait des conflits au sein des fratries. Chaque appel téléphonique était une gâchette à anxiété. Lors de ces contacts, les équipes ont ressenti des manques dans leur formation de communication en temps de crise.
Enfin, la gestion médicale post-confinement ainsi que des décès ont levé de très sérieux questionnements éthiques.
En conclusion, l’annonce du diagnostic de COVID19 en période de confinement soulève des questions éthiques et organisationnelles.
Ce travail a été réalisé avec le soutien de l’association Emp@thies et a fait l’objet d’une publication. Celle-ci est librement consultable sur notre site internet.
Introduction
Fin 2019, le coronavirus SARS-Cov-2 émerge du monde animal vers l’homme. L’épidémie de COVID-19 éclate en Chine et est déclarée pandémie par l’OMS en mars 2020. Les structures sanitaires françaises dans trois régions (Hauts-de-France, Grand Est et Île-de-France) subissent une arrivée massive de personnes atteintes de formes graves. Au sein des hôpitaux des unités spécifiques COVID-19 apparaissent en réanimation, aux urgences comme en gériatrie. En mars, et encore à ce jour, les prises en soins sont complexes pour cette pathologie inconnue. En parallèle de cet afflux humain, un impressionnant volume de nouvelles publications médico-scientifiques démontre la richesse de la recherche médicale et alourdie la compilation d’éléments pratiques pour le clinicien.
Dans le service de gériatrie aiguë de notre centre hospitalier, durant la période de confinement, une centaine de personnes intègrent l’unité. Au-delà du diagnostic, de l’organisation interne et de la prise en charge thérapeutique, l’aspect de l’annonce du diagnostic de la COVID-19 a été questionné [3,4].
Après un bref retour d’expérience sur l’organisation de notre unité et sur nos liens avec les professionnel(le)s de la réanimation, des soins palliatifs et des différentes équipes mobiles, nos pistes de réflexion sur l’annonce du diagnostic de la COVID-19 sont présentées.
Méthodes
Une succincte analyse statistique de la population accueillie est proposée, suivie d’une partie narrative en qualité de retour d’expérience.
Résultats
L’unité a accueilli 98 personnes de plus de 75 ans, dont 30 femmes, 68 hommes représentant 31 cas confirmés (rt-PCR positive) : 21 hommes, 10 femmes ; et 21 cas possibles (rt-PCR négative, scanner thoracique évocateur) : 7 hommes, 14 femmes. L’âge moyen de l’ensemble est de 85.3 ans. Vingt décès sont survenus, 11 chez les hommes (7 confirmés - 70%, 4 possibles - 57%) soit deux tiers des hommes COVID-19 confirmés ou suspectés. Leur moyenne d’âge est de 83.9 ans. Neuf femmes sont décédées avec un diagnostic de la COVID-19 (6 confirmées - 28%, 3 possibles - 21%), âge moyen de 87.22 ans, correspondant à un cinquième des femmes COVID-19 positives.
Les réflexions sur l’annonce du diagnostic de COVID-19 font apparaître des natures de différents types et de différents temps aussi. Trois axes sont définis : identifier les étapes de l’hospitalisation, construire des messages clairs et partagés entre les équipes, enfin, attribuer aux acteurs de la prise en charge une partie des annonces.
Conclusion
L’annonce du diagnostic de la COVID-19 est une étape cruciale et complexe. Il importe de témoigner de cette réflexion sur l’annonce, en laissant la place à la singularité de chacun, de chacune des équipes, des structures tout en offrant un certain niveau de guidance. Chaque équipe est appelée à mener sa propre réflexion dans ce domaine.
Test anti-plagiat :